Les fous d’amour au Moyen Âge
38€
Être fou d’amour, aimer jusqu’à la folie ! Cette expérience des extrêmes engendre des œuvres d’art. Parole poétique, parole chantée, parole mise en scène…, l’amour, la folie d’amour ne peuvent se dissocier du « chant ».
L’Occident déteste perdre la tête, privilégie le libre arbitre, le contrôle de soi par la raison. Le Fou d’amour qui se perd lui-même au profit d’un autre n’est plus prisé car la valeur prédominante est la stabilité du sujet qui garantit la stabilité de l’individu dans une catégorie de comportements admis, propres à son rang.
Au Proche-Orient, la folie d’amour est l’occasion privilégiée d’approcher l’Unicité divine. L’amour et la beauté sont les plus formidables « éveilleurs » car ils poussent le petit moi hors de lui-même. Même relégué au désert, le Fou d’amour est celui qui court la plus haute aventure réservée à l’humain.
Entre ces deux attitudes de l’Occident et de l’Orient médiévaux, se dessinent de nombreux ponts : les mystiques en sont le plus lumineux.
Claire Kappler, chargée de recherche au CNRS, médiéviste et orientaliste, spécialiste de littérature persane classique, se consacre aux comparaisons entre les cultures du Moyen Âge européen et proche-oriental.
Suzanne Thiolier-Méjean, professeur à l’université Paris IV – Sorbonne, spécialiste de littérature médiévale occidentale, en particulier en langue d’Oc. A publié des ouvrages sur l’Alchimie.
AXES ET PERSPECTIVES
Folie et raison d’amour
Folie et folie d’amour au Moyen Âge
par Philippe Ménard
Qui ama desena « qui aime perd la raison » : la folie d’aimer chez les troubadours
par Suzanne Thiolier-Méjean
Translatio stultitiae. Les fous de Dieu entre Orient et Occident
par Jean-Marie Fritz
Byzance a-t-elle eu ses fous d’amour ?
par Vincent Déroche
L’amour fou chez les Arabes au début de l’Islam
par Johann Christophe Bürgel
L’enchantement, la stupéfaction :
miroirs de la folie d’amour dans la littérature persane
par Manijeh Nouri-Ortega
ERRANCES ET VERITES DU MIROIR
Se trouver et se perdre en l’autre
Amour fou et folie d’amour dans le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes :
de la métaphore poétique au récit romanesque
par Mireille Séguy
L’amour de Majnûn pour Leyli : folie ou sagesse ?
par Leili Anvar-Chenderoff
L’Écho et le masque :
le fou d’amour dans la logique du double et la crise de la communication (Narcisse, Echo, Tristan, Lancelot)
par Fabienne Pomel
Le narcisse qui rend fou, selon Hâfez, poète lyrique persan du XIVème siècle
par Charles-Henri de Fouchécour
Folie d’amour, folie de mots dans le Tristan en prose :
« Plus fou même que celui qui s’en va jetant des pierres dans l’eau … »
par Dominique Demartini-Franzini
ALCHIMIE ET FOLIE D'AMOUR AU PAYS DU CONTE
Le fou d’amour et la femme noire :
ou comment l’Europe s’est approprié un conte indo-persan sur la possession
par Eric Phalippou
ETRES SINGULIERS AU CREUSET DE L'AMOUR FOU
Lyrique offrande de soi
Folle d’amour, sage d’amour : l’amour de Thècle pour l’apôtre Paul
par David Williams
Aimer sans mesure : le thème de l’âme-épouse chez Bernard de Clairvaux
par Brigitte Saouma
Discours de la folie d’amour et discours sur la folie d’amour :
la folie d’amour dans quelques œuvres de Raymond Lulle « homme qui follement parle »
par Dominique de Courcelles
La sainte folie : Margery Kempe, mystique ou malade ?
par Leo Carruthers
La Zoleikhâ de Jâmi : comment une folle d’amour devient maître spirituel
par Claire Kappler
AU-DELA DE LA FOLIE
L’essence de l’amour
Majnum et sa folie d’amour : je suis Layla
par Jad Hatem
« I fedeli d’Amore » : une mystérieuse secte ?
par Catherine Guimbard
Dévoilement (Folie) et voilement (Fidélité) dans l’amour chez Ibn ‘Arabî :
le fou et le fidèle au secret de Laylâ
par Leila Khalifa
Désirer la séparation d’avec l’aimé, folie ou sagesse ?
L’exemple de ‘Erâqi, poète persan du XIIIème siècle
par Ève Feuillebois-Pierunek
L’amour qui fait aimer l’amour
Dans le « Nuage de l’Inconnaissance »
par Alain Sainte-Marie
L’amour et l’itinéraire spirituel chez Najm al-dîn Kubrâ, par Paul Ballanfat
Où l’on en finit avec Enfer et Paradis
par Régor, le conteur de la Sorbonne
Conclusion