Depuis le début du XXIe siècle, le développement durable a connu un engouement important dans la sphère publique et médiatique se répercutant par ricochet sur l’entreprise.
L’analyse du développement durable en entreprise touche les différents départements de cette dernière. La prise en compte s’intègre notamment à la stratégie d’entreprise. C’est sur ce dernier point que l’ouvrage fait un état des lieux. Grâce aux contributions de chercheurs travaillant sur ce thème, cet ouvrage permet de vulgariser les dernières recherches et d’offrir à la communauté des chercheurs, des étudiants et des managers, un ensemble de résultats pratiques tirés de recherches appliquées.
Les trois premiers chapitres adoptent une approche large montrant les freins, les manières de les dépasser, et les opportunités liées au développement durable. Les deux suivants s’attachent plus particulièrement aux innovations liées au développement durable. Deux autres l’abordent dans des contextes spécifiques, les PME et les multinationales. Le dernier s’interroge enfin sur son rapport à l’éthique et notamment à l’éthique de la recherche.
Chartes et labels éthiques ou solidaires, codes déontologiques, programmes de développement durable : l’exigence éthique fait désormais partie intégrante de l’image publique de l’entreprise. N’en déplaise aux cyniques ou aux apôtres de la « guerre économique », le monde des affaires ne saurait jouir d’un statut d’extraterritorialité. Il est important d’affirmer, au moins en principe, cette responsabilité face à la société. Elle passe par la prise en compte de l’intérêt général et du bien commun. Mais au-delà de l’affichage des normes collectives, au-delà des généreuses déclarations d’intentions, il est tout aussi important de se demander ce qu’il en est de l’éthique en entreprise, envisagée cette fois-ci du point de vue des acteurs qui en sont partie prenante. Quelle forme prend, pour chacun, l’éthique vécue dans le contexte professionnel, l’éthique qui se fait au quotidien, dans la pratique concrète des relations humaines ? Quels sont les ressorts de cette sensibilité collective qu’on appelle parfois, sans trop savoir s’il s’agit d’un code d’honneur ou d’une véritable ligne morale, l’« esprit d’entreprise » ? La solidarité y trouve-t-elle un sens nouveau, ou ne subsiste-t-elle qu’à la manière d’une exigence d’efficacité ajustée aux rudes lois du monde économique ?
Cet ouvrage se propose d’explorer ces questions en les parcourant dans les deux sens : de l’individu au collectif, et du collectif à l’individu, sans perdre de vue les interactions complexes de ces deux niveaux avec l’environnement humain et social qui constitue le milieu naturel de l’entreprise.
Dans le cadre du cycle « Pour une culture partagée du développement durable » de l’Institut de formation de l’environnement (IFORE *), la question de l’éthique appliquée au développement durable a été approfondie.
Les interventions et débats de la journée ont permis à plusieurs experts, sociologues et philosophes, de rappeler les significations réelles de ces deux notions et leurs implications, en tentant, non pas de trouver des réponses fermes aux paradoxes du développement durable, mais de questionner les moyens de mise en oeuvre aussi bien que le concept lui même.
Cette journée a permis d’illustrer les difficultés des jeux d’acteurs, la rigueur de leurs rouages à travers de nombreux témoignages de parties prenantes – groupes financiers, ONG, entreprises, médias, institutions… développant avec discernement des pistes de solution prometteuses. Les questions d’échelles de décisions ont aussi été abordées : de l’action citoyenne à la gouvernance du monde, l’éthique appliquée pourrait être une grille de lecture nouvelle, permettant à bien des égards de sortir nos sociétés de la schizophrénie engendrée par les défis du siècle à venir.
* L’IFORE, organisme de formation du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDDM), a pour mission d’accompagner par la formation l’intégration du développement durable dans les politiques et l’action publiques.
Si la crise financière et économique qui a débuté en 2008 a suscité une pléthore d’analyses, peu d’entre elles ont abordé sa dimension éthique. Qui plus est, lorsque celle-ci est évoquée, c’est essentiellement sous l’angle des injustices liées aux jeux d’intérêts particuliers, tels les salaires des patrons ou ceux des traders. Or, les questions éthiques touchant à la crise débordent largement ce cadre et pointent vers des enjeux sans doute plus fondamentaux, peut-être dissimulés derrière la décourageante technicité des pratiques financières.
Si les considérations éthiques ont leur place dans ces matières, quelle efficacité peut-on leur donner, au-delà de la mise en oeuvre de mécanismes de sanction ou de protection ? Des mécanismes de régulation appropriés pourraient-ils jouer le rôle de garants éthiques ? De quels moyens dispose-t-on pour encourager une compréhension plus juste et une pratique plus solidaire de l’économie ?
Il était nécessaire de défricher ce champ. C’est pourquoi des acteurs de plusieurs disciplines – économiste, industriel, banquier et membre de l’AMF, journaliste, syndicaliste, actuaire – se sont réunis en février 2009 au CNAM dans l’objectif d’analyser d’une part, les enjeux éthiques émergeant à partir des symptômes de la crise, et d’autre part, de s’interroger sur le sens et les perspectives que pourrait avoir « une éthique de la finance ». Un éclairage particulier a été mis sur le rôle crucial des modèles mathématiques sous jacents aux processus qui guident les échanges financiers et leurs possibles dérives.
La musique, dit-on, adoucit les mœurs. Mais au-delà de ses vertus apaisantes ou édifiantes, c’est l’activité musicale en tant que telle qui ne cesse de susciter des évaluations et des questions de nature éthique. Et cela est encore plus sensible dans un contexte interculturel où la musique est souvent celle des « autres ».
Philosophes, psychanalystes, musicologues, sociologues ou musicothérapeutes s’accordent à le reconnaître : il existe un processus de subjectivation indissociablement éthique et musical, qui renvoie tout à la fois à la culture de soi, à la formation du caractère, au développement des dispositions spirituelles de l’individu, et aux représentations, aux formes d’expression et aux valeurs collectives d’une culture ou d’un groupe. Ainsi le phénomène musical met en jeu les questions de l’authenticité, de la communauté, de la relation à l’autre, ou encore du rapport entre éthique et morale.
Articles de presse
L'éducation musicale
Patrice Imbaud, février 2009
L'éducation musicale
Cahiers d'ethnomusicologie
Monique Desroches, 10 décembre 2012
journals.openedition.org
La question du consensus est on ne peut plus actuelle. Elle est au centre de la réflexion éthique et politique contemporaine, marquée par les exigences de la discussion intersubjective et du débat démocratique. Le consensus se présente à la fois comme dynamique de délibération et comme critère de justification des décisions.
Les praticiens de l’éthique clinique et de l’éthique de la recherche qui agissent au sein de comités institutionnels ou nationaux, pratiquent la décision consensuelle, y voyant une assurance sinon au plan de la valeur de la décision, du moins au plan de la procédure.
Dans une perspective plus large, l’argument du consensus est souvent invoqué par les décideurs politiques pour légitimer des décisions dont le caractère démocratique reste à démontrer.
Quels peuvent être les critères pour juger de la valeur d’un consensus, tant au niveau institutionnel que sociétal ? À quelles conditions le désaccord doit-il être possible et préservé ? La procédure peut-elle à elle seule prémunir les participants à la discussion contre les jeux de pouvoir et d’intérêts ? Ces questions sont examinées ici.
Cet ouvrage est le premier en langue française à traiter de l’ensemble des dimensions du recours au consensus en éthique. Il s’adresse autant au praticien de l’éthique soucieux de réfléchir sur son expérience de délibération en vue du consensus, qu’au théoricien intéressé à aborder les questions plus abstraites sous l’angle des pratiques professionnelles et institutionnelles.
Articles de presse
Centre de ressources en soins infirmiers
Marcelle Monette, 11 décembre 2007
Centre de ressources en soins infirmiers
L’acte éducatif ne se réduit pas à un simple transfert de connaissances : il implique tout un apprentissage des valeurs, il est le lieu d’une sensibilisation aux enjeux éthiques de l’être-ensemble. Mais s’il existe, au cœur de l’idée de l’École que nous sommes prêts à défendre aujourd’hui, quelque chose comme une exigence éthique, à qui s’adresse-t-elle ? A des citoyens ? à des enfants ? à des « jeunes » et parfois à des « jeunes adultes » ? Et comment intégrer, par ailleurs, le fait massif de l’hétérogénéité sociale et culturelle des publics scolaires ? Comment prendre en compte la désaffection d’une part grandissante de ces publics pour l’École ? Qu’en est-il, finalement, du désir d’apprendre, et d’enseigner ?
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Divers acteurs du domaine éducatif se penchent sur ce problème : ils sont enseignants, proviseurs, inspecteurs, cadres de l’Éducation nationale ou de structures européennes. Un pédiatre et une philosophe les rejoignent pour prolonger la discussion.
Alors que la demande sociale autour des questions d’éthique se fait aujourd’hui fortement entendre, sur le continent européen comme ailleurs, cela fait plusieurs décennies que des chercheurs, souvent professeurs d’Université, s’y sont intéressés dans le contexte québécois. Leur objectif était de mieux comprendre cette demande afin de pouvoir y répondre, le souci d’intervention demeurant central dans leur réflexion.
Cet ouvrage veut présenter l’œuvre d’un petit nombre d’entre eux, jugé représentatif. Le travail d’analyse y serre de près leurs textes et peut très bien servir de premier accès à des publications souvent peu disponibles, dispersées dans des revues ou chez des éditeurs divers. En particulier, nous examinons les lexiques utilisés par chacun, et des entretiens nous font découvrir davantage le sens de leurs discours.
Nous avons regroupé autour de trois pôles géographiques des recherches qui ont bien sûr débordé ces lieux : approche marquée par le questionnement sociologique à Rimouski, par la bioéthique à Montréal (mais aussi à Québec) et approche marquée par le dialogue et l’intervention à Sherbrooke.
Disons-le aussi tout de suite : parler d’école ne veut pas dire qu’une pensée dogmatique serait partagée par chacun des membres, car d’importantes différences subsistent entre eux. Les regroupements permettent simplement un premier repérage. Chez tous les auteurs, on saisira cependant combien la prise en compte des questions de terrain va de pair avec la théorisation, qui non seulement accompagne la pratique mais en découle.
Comme toutes les « nouvelles technologies », les TIC (« technologies de l’information et de la communication ») sont une promesse et un risque : elles peuvent susciter la fascination et l’angoisse. Mais elles peuvent aussi nous conduire à formuler de façon neuve quelques questions éthiques, en tenant compte de la spécificité de leurs dispositifs et de leurs usages. Ainsi la question de la solidarité humaine. Que devient-elle à l’âge du Réseau, ou des réseaux ? Comment entrer de manière solidaire dans cette société de l’information célébrée par les technophiles, redoutée par les technophobes ?
Spécialistes des technologies d’information et de communication, sociologues, philosophes, psychologues, juristes et politologues se demandent ici ce qu’il en est de l’accès au réseau Internet et à ses contenus, des formes subtiles d’exclusion qu’il engendre (« fracture numérique »), des replis identitaires et des dérives mercantiles qu’il encourage. Ils examinent aussi les projets constructifs qui peuvent se formuler dans les domaines de l’éducation, du développement local, du partage du capital immatériel et de la diffusion du savoir. Ils nous apprennent qu’en matière d’éthique il n’y a pas de déterminisme technologique : la valeur humaine du réseau numérique dépendra, ultimement, de la manière dont nous saurons en user pour inventer de nouvelles figures de la solidarité.
L’éthique en entreprise n’est pas une affaire nouvelle. Codes déontologiques, programmes de développement durable, « labels éthiques », et autres chartes de qualité ou de respect de l’environnement sont devenus monnaie courante : ces dispositifs font désormais partie de toute « culture d’entreprise » qui se respecte. On peut s’interroger sur leur fonction, sur leur efficacité réelle. Certes, ce n’est pas en multipliant les « chartes à la crème » qu’on pourra remédier au malaise qui mine la vie d’une entreprise. Mais les effets d’annonce et les grands principes valent toujours mieux que le cynisme.
Quant à savoir ce que chacun est disposé à en faire pour son compte, en fonction de ses propres valeurs et convictions, c’est une autre affaire. Là commence la difficile négociation de l’individuel et du collectif. L’éthique entrepreneuriale est-t-elle à même d’intégrer le facteur de l’éthique individuelle, le « management de soi » ? Et qu’a-t-elle à y gagner ? C’est le problème sur lequel se penchent les auteurs de ce livre. Spécialistes de l’éthique des affaires, philosophes, cadres d’entreprise, consultants, ils s’interrogent à partir de situations concrètes, sans perdre de vue les enjeux généraux qui font de l’éthique individuelle un nouveau défi pour l’entreprise.