Une École plus éthique ? Qui s’en plaindrait ? Mais c’est ici que les problèmes commencent. L’accord sur le mot ne reflète aucun consensus concernant les moyens et la finalité de l’apprentissage de l’éthique. L’éthique à l’École, c’est un problème avant d’être une solution. Certains y voient un mécanisme de régulation sociale, un recours efficace dans la gestion quotidienne des manquements aux règles de la communauté scolaire. Pour d’autres, c’est un enjeu de développement individuel, participant aux vocations premières de l’École : instruire et éduquer.
Mais s’agit-il de former d’abord des citoyens ou des hommes ? D’inculquer des conduites – celles que réclame le bon fonctionnement de l’institution –, ou de transmettre des valeurs et de donner l’exemple, si une telle chose a encore un sens ? Si la gestion des incivilités ne peut servir de substitut à l’apprentissage de la morale, il reste à définir les modalités d’une éducation éthique, et pourquoi pas la forme et les contenus d’un véritable enseignement de l’éthique.
À qui revient cette tâche ? Les acteurs de l’institution scolaire sauront-ils redéfinir en commun des modèles efficaces d’action et de comportement éthiques ? Cet ouvrage relève le défi et ouvre le débat. Il brosse un tableau de la situation, met à plat les enjeux de principe, afin de formuler des propositions concrètes. Les auteurs sont tous proches d’une expérience de terrain, dans divers secteurs institutionnels. Ils ou elles sont inspecteurs généraux de l’Education nationale, professeurs des collèges et des lycées, personnels d’encadrement, chefs d’établissement ou conseillers d’éducation, formateurs, directeurs d’établissement sous tutelle, membres de commissions européennes ou présidents de collectivités territoriales, mais aussi philosophes, juristes, psychosociologues, spécialistes des sciences de l’éducation.