Si l’âme (pneuma, anima) est l’autre nom du souffle, la musique est certainement, de tous les arts, celui qui est le plus naturellement associé aux mouvements de l’intériorité. Cela s’explique par la place privilégiée qu’y tiennent la voix et le chant, mais plus généralement par la capacité des sons à donner des émotions humaines les plus subtiles, ou les plus profondes, une expression vive qui mobilise à la fois l’esprit et les sens, les passions de l’âme et l’énergie du corps. En projetant la vie affective dans une forme rythmée, en l’enrichissant de toutes les harmoniques du sentiment, la musique lui confère en même temps une structure. Celle-ci peut consonner avec les grandes orientations d’une vie spirituelle, et parfois d’une éthique. De nombreuses traditions en ont exploré les vertus thérapeutiques.
Ces questions sont l’occasion de lever quelques coins du voile qui recouvre habituellement les phénomènes de l’inspiration et de l’extase musicales : de la Passion selon saint Matthieu de Jean-Sébation Bach au Love Supreme de John Coltrane, en passant par la musique romantique, le tanbur d’Ostad Elahi ou le duende flamenco.
La musique, dit-on, adoucit les mœurs. Mais au-delà de ses vertus apaisantes ou édifiantes, c’est l’activité musicale en tant que telle qui ne cesse de susciter des évaluations et des questions de nature éthique. Et cela est encore plus sensible dans un contexte interculturel où la musique est souvent celle des « autres ».
Philosophes, psychanalystes, musicologues, sociologues ou musicothérapeutes s’accordent à le reconnaître : il existe un processus de subjectivation indissociablement éthique et musical, qui renvoie tout à la fois à la culture de soi, à la formation du caractère, au développement des dispositions spirituelles de l’individu, et aux représentations, aux formes d’expression et aux valeurs collectives d’une culture ou d’un groupe. Ainsi le phénomène musical met en jeu les questions de l’authenticité, de la communauté, de la relation à l’autre, ou encore du rapport entre éthique et morale.
Articles de presse
L'éducation musicale
Patrice Imbaud, février 2009
L'éducation musicale
Cahiers d'ethnomusicologie
Monique Desroches, 10 décembre 2012
journals.openedition.org
On est un génie par naissance, mais on devient universel. L’universalité n’est pas l’œuvre d’un jour, ou de quelques coups d’éclat : elle doit s’attester et se consolider au fil du temps et des générations. Elle réclame des médiateurs, des intercesseurs et des relais. Elle se confirme dans la chaîne de la reconnaissance, mais aussi à travers les usages multiples auxquels se prête l’héritage d’une pensée ou d’une œuvre.
L’humanité compte quelques grandes figures universelles. Combien sont-elles ? Une quinzaine ? Une cinquantaine ? « Grands hommes » ou personnalités d’exception, bienfaiteurs ou héros des nations, sages ou génies des sciences et des arts, ils vivent encore parmi nous, car nous revenons sans cesse à eux. Comment l’expliquer ?
Anciens ou modernes, fondateurs ou réformateurs, ils ont leur place aux sources de la civilisation, quel que soit leur âge. C’est le cas de Confucius, Socrate, Gandhi, Avicenne, Galilée et Bach (tome 1), et également de Shakespeare, Mozart, Luther King, De Vinci, Descartes ou encore Einstein (tome 2) : de la philosophie à la politique, en passant par les sciences de la nature, le théâtre, la musique, etc. Chacune de ces figures s’inscrit en son temps dans un contexte particulier, parfois celui d’une société ou d’une culture qui ne nous est plus familière. D’où vient que nous les honorions encore, en dépit de tout ce qui devrait nous en éloigner ? Quels sont les ressorts de cette universalité ? Quelques spécialistes se sont penchés sur leur cas.
On est un génie par naissance, mais on devient universel. L’universalité n’est pas l’œuvre d’un jour, ou de quelques coups d’éclat : elle doit s’attester et se consolider au fil du temps et des générations. Elle réclame des médiateurs, des intercesseurs et des relais. Elle se confirme dans la chaîne de la reconnaissance, mais aussi à travers les usages multiples auxquels se prête l’héritage d’une pensée ou d’une œuvre.
L’humanité compte quelques grandes figures universelles. Combien sont-elles ? Une quinzaine ? Une cinquantaine ? « Grands hommes » ou personnalités d’exception, bienfaiteurs ou héros des nations, sages ou génies des sciences et des arts, ils vivent encore parmi nous, car nous revenons sans cesse à eux. Comment l’expliquer ?
Anciens ou modernes, fondateurs ou réformateurs, ils ont leur place aux sources de la civilisation, quel que soit leur âge. C’est le cas de Confucius, Socrate, Gandhi, Avicenne, Galilée et Bach (tome 1), et également de Shakespeare, Mozart, Luther King, De Vinci, Descartes ou encore Einstein (tome 2) : de la philosophie à la politique, en passant par les sciences de la nature, le théâtre, la musique, etc. Chacune de ces figures s’inscrit en son temps dans un contexte particulier, parfois celui d’une société ou d’une culture qui ne nous est plus familière. D’où vient que nous les honorions encore, en dépit de tout ce qui devrait nous en éloigner ? Quels sont les ressorts de cette universalité ? Quelques spécialistes se sont penchés sur leur cas.