Comme toutes les « nouvelles technologies », les TIC (« technologies de l’information et de la communication ») sont une promesse et un risque : elles peuvent susciter la fascination et l’angoisse. Mais elles peuvent aussi nous conduire à formuler de façon neuve quelques questions éthiques, en tenant compte de la spécificité de leurs dispositifs et de leurs usages. Ainsi la question de la solidarité humaine. Que devient-elle à l’âge du Réseau, ou des réseaux ? Comment entrer de manière solidaire dans cette société de l’information célébrée par les technophiles, redoutée par les technophobes ?
Spécialistes des technologies d’information et de communication, sociologues, philosophes, psychologues, juristes et politologues se demandent ici ce qu’il en est de l’accès au réseau Internet et à ses contenus, des formes subtiles d’exclusion qu’il engendre (« fracture numérique »), des replis identitaires et des dérives mercantiles qu’il encourage. Ils examinent aussi les projets constructifs qui peuvent se formuler dans les domaines de l’éducation, du développement local, du partage du capital immatériel et de la diffusion du savoir. Ils nous apprennent qu’en matière d’éthique il n’y a pas de déterminisme technologique : la valeur humaine du réseau numérique dépendra, ultimement, de la manière dont nous saurons en user pour inventer de nouvelles figures de la solidarité.