On est un génie par naissance, mais on devient universel. L’universalité n’est pas l’œuvre d’un jour, ou de quelques coups d’éclat : elle doit s’attester et se consolider au fil du temps et des générations. Elle réclame des médiateurs, des intercesseurs et des relais. Elle se confirme dans la chaîne de la reconnaissance, mais aussi à travers les usages multiples auxquels se prête l’héritage d’une pensée ou d’une œuvre.

L’humanité compte quelques grandes figures universelles. Combien sont-elles ? Une quinzaine ? Une cinquantaine ? « Grands hommes » ou personnalités d’exception, bienfaiteurs ou héros des nations, sages ou génies des sciences et des arts, ils vivent encore parmi nous, car nous revenons sans cesse à eux. Comment l’expliquer ?

Anciens ou modernes, fondateurs ou réformateurs, ils ont leur place aux sources de la civilisation, quel que soit leur âge. C’est le cas de Confucius, Socrate, Gandhi, Avicenne, Galilée et Bach (tome 1), et également de Shakespeare, Mozart, Luther King, De Vinci, Descartes ou encore Einstein (tome 2) : de la philosophie à la politique, en passant par les sciences de la nature, le théâtre, la musique, etc. Chacune de ces figures s’inscrit en son temps dans un contexte particulier, parfois celui d’une société ou d’une culture qui ne nous est plus familière. D’où vient que nous les honorions encore, en dépit de tout ce qui devrait nous en éloigner ? Quels sont les ressorts de cette universalité ? Quelques spécialistes se sont penchés sur leur cas.

Le message est simple : chacun de nos actes les plus anodins recèle une clé du perfectionnement éthique. Souvent laissée dans l’ombre ou même insoupçonnable, cette dimension éthique de nos petits actes n’en a pourtant pas moins des effets parfois fulgurants sur ceux qu’elle touche. En apprenant à la saisir, elle contribue par ailleurs dans une très large mesure au développement de notre propre humanité : c’est en effet dans ce réservoir inépuisable – les innombrables occasions d’agir éthiquement offertes par notre quotidien – qu’il est possible de trouver la matière première de la construction de soi.

C’est à cette approche à la fois originale et pleine de sens et d’espoir que l’auteur nous convie dans un style simple alimenté d’exemples vécus. Ce faisant, il ouvre des pistes de pratique éthique – une éthique des petits actes – qui serait non pas l’application de recettes toutes faites, mais l’investissement de notre vie quotidienne par une densité d’intention nouvelle.

On est un génie par naissance, mais on devient universel. L’universalité n’est pas l’œuvre d’un jour, ou de quelques coups d’éclat : elle doit s’attester et se consolider au fil du temps et des générations. Elle réclame des médiateurs, des intercesseurs et des relais. Elle se confirme dans la chaîne de la reconnaissance, mais aussi à travers les usages multiples auxquels se prête l’héritage d’une pensée ou d’une œuvre.

L’humanité compte quelques grandes figures universelles. Combien sont-elles ? Une quinzaine ? Une cinquantaine ? « Grands hommes » ou personnalités d’exception, bienfaiteurs ou héros des nations, sages ou génies des sciences et des arts, ils vivent encore parmi nous, car nous revenons sans cesse à eux. Comment l’expliquer ?

Anciens ou modernes, fondateurs ou réformateurs, ils ont leur place aux sources de la civilisation, quel que soit leur âge. C’est le cas de Confucius, Socrate, Gandhi, Avicenne, Galilée et Bach (tome 1), et également de Shakespeare, Mozart, Luther King, De Vinci, Descartes ou encore Einstein (tome 2) : de la philosophie à la politique, en passant par les sciences de la nature, le théâtre, la musique, etc. Chacune de ces figures s’inscrit en son temps dans un contexte particulier, parfois celui d’une société ou d’une culture qui ne nous est plus familière. D’où vient que nous les honorions encore, en dépit de tout ce qui devrait nous en éloigner ? Quels sont les ressorts de cette universalité ? Quelques spécialistes se sont penchés sur leur cas.

Serait-ce l’heure de « l’homo mediaticus » – l’homme qui se rassasie d’images et d’informations plus que d’être ? Ou bien celle de « l’homo festivus », celui qui ne veut que faire la fête, celui pour qui rien n’est sérieux, rien n’a de sens, puisque tout est jeu ? Peut-être l’avènement de l’homme nouveau tant redouté de Nietzsche – celui qui, repu de confort, clignerait des yeux par complaisance à toute forme de bassesse ?

A lire les pages de cet ouvrage il semble que non. Voici en effet quelques enseignants de philosophie qui, au détour de débats publics qu’ils ont modérés et dont ils reportent ici la synthèse, ont su faire vibrer des participants de tous âges sur des thèmes aussi anachroniques, semble-t-il, que la culpabilité, la connaissance de soi ou la souffrance.

Ce livre est une invitation à s’interroger sur le sens, que ce soit à travers l’échange avec l’autre ou le questionnement intérieur. La parole comme périphrase, littéralement, mots en pérégrination autour du Sens. La question fondatrice du sens, comment chaque jour la renouveler, la mettre en scène – comment puiser à sa fraîcheur, comme l’enfant qui, pointant du doigt, ne cesse de demander « Pourquoi ? »

Patricia Garrigues-Doukan, professeur agrégé de philosophie, diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris

Alain Marc Poirson, professeur agrégé de philosophie

Alain Saudan, professeur agrégé de philosophie, ancien élève de l’École normale supérieure

Les événements qui ont secoué le monde le 11 septembre 2001 ont agi comme une sorte de catalyseur. Au-delà de la stupeur et de l’effroi, ils ont paradoxalement suscité une prise de conscience éthique et créé les conditions d’un réexamen nécessaire des valeurs susceptibles d’orienter une communauté mondiale en voie de reconfiguration, au cours d’une des périodes les plus critiques de son histoire.

Quelle éthique après le 11 septembre ? Juristes, philosophes, spécialistes des religions et experts en sciences politiques se sont penchés sur les mécanismes qui, en deçà des codes et des morales constituées, continuent à alimenter le souci éthique dans nos sociétés. Les diagnostics que livrent leurs réflexions sont déjà une manière d’ouvrir le champ des problèmes éthiques et politiques du siècle qui commence. Se trouvent ainsi réinterrogés les fondements des droits de l’homme et l’idée de communauté internationale, le problème des politiques impériales et les perspectives d’une assemblée universelle, la question de la violence et celle du mal, le statut des victimes, enfin la nécessité de définir les principes d’une solidarité universelle qui transcende les clivages entre les peuples et les religions, tout en respectant la diversité des inscriptions culturelles de l’éthique.

En s’assignant la tâche de fonder l’éthique sur une conception universelle de l’agir humain et sur une certaine idée de la liberté, la tradition philosophique moderne a cessé de placer Dieu en position de fondement. Ainsi l’éthique, au-delà de la morale religieuse, est devenue (ou redevenue) un enjeu à la fois théorique et pratique. Cela n’en fait pourtant pas une éthique sans Dieu, encore moins une éthique athée. Il ne suffit d’ailleurs pas de chasser Dieu hors de l’éthique pour avoir réglé la question de leur rapport. Bien au contraire, ce geste ne fait d’une certaine manière que poser avec plus d’acuité la question du divin dans l’éthique, à condition d’entendre par là une dimension immanente à l’éthique elle-même, partiellement indépendante des figures théologiques et métaphysiques de Dieu. Cette question resurgit en effet dès qu’il s’agit de penser la constitution d’une subjectivité éthique et spirituelle. Si d’un point de vue purement rationnel Dieu ne fonde pas l’éthique, il n’est pas exclu qu’en pratique il la rende possible, et qu’il soit donc en quelque sorte appelé, et peut-être du même coup transformé par elle. Dieu a-t-il sa place dans l’éthique ? Sept philosophes, Alain Cugno, François Marty, James W. Morris, Hélène Politis, Alain Saudan, Jean-Louis Vieillard-Baron, Jean-Jacques Wunenburger, et un juriste, Jean-Michel Belorgey, tentent de répondre à cette question, et surtout d’en préciser les termes. Leur réflexion s’appuie librement sur quelques grandes figures de la pensée philosophique ou mystique : Kant, Hegel, Jean de la Croix, Ostad Elahi, Bergson, Wittgenstein, Lévinas, Kierkegaard, Derrida, Ricoeur.