La tendance qui consiste à tout voir en négatif est à l’origine de bien des difficultés relationnelles. Elle est la source quotidienne d’énervements, d’accès d’amertume, de ressentiment ou de lassitude. Il nous semble certains jours que la vie s’acharne contre nous. Et si le problème était dans le regard que nous portons sur elle ?

Ce livre tente de montrer que des symptômes en apparence très divers (esprit critique exacerbé, pessimisme, démotivation, mélancolie, déprime, frustration, sentiment d’injustice ou d’indignation, inquiétude, jalousie, etc.) pointent vers un même problème sous-jacent. En s’appuyant sur des témoignages vivants et en proposant des analyses précises, il livre un diagnostic en même temps qu’il propose des outils permettant à chacun de transformer sa vision dans un sens constructif. Changer de regard, c’est presque une affaire de « mise au point » au sens photographique : trouver la juste distance, varier l’ouverture de champ, cadrer le sujet. Mais développer la vision juste, s’entraîner à voir le bien, ce n’est pas une manière de « positiver » à tout prix, une variante de la méthode Coué à l’usage des esprits chagrins. Plus qu’une simple technique, « voir bien » s’avère à la réflexion une disposition fondamentale, une vertu à la fois évidente et subtile qui est peut-être le nerf de la vie éthique et spirituelle.

« La jalousie provient d’un attachement aux choses, d’un désir de possession exclusive…Le jaloux veut pour lui ce qu’il juge bon (argent, pouvoir, richesse, beauté, connaissance, reconnaissance, honneurs, etc.), et surtout, il le veut pour lui tout seul. »

La jalousie est au cœur de nombreux conflits qui déchirent les hommes et à l’origine d’un sentiment d’insatisfaction chronique qui nous empoisonne l’existence. Elle nous rend maussades et agressifs, elle amoindrit nos joies et aiguise notre volonté de nuire, elle exacerbe notre sentiment d’injustice et nous plonge dans un état de négativité et de pessimisme face auquel nous nous sentons souvent impuissants. Et s’il était possible d’y changer quelque chose ? Tel est le pari de ce livre.

A partir d’une analyse à la fois psychologique et spirituelle de l’origine et des effets symptomatiques de la jalousie, il propose de maîtriser en soi ce sentiment par le biais d’exercices pratiques simples et variés. S’appuyant sur des témoignages vivants, il livre des grilles d’interprétation, des moyens d’action et une thérapie de fond qui permettront de vaincre la jalousie de manière naturelle et progressive. Il ne s’agit ici ni de condamner, ni de culpabiliser, mais de se rendre maître en soi-même d’une tendance humaine dont les excès nuisent à notre bien-être.

Le paradoxe a souvent été relevé : dans le mysticisme tout nous rapproche du souci éthique, et tout nous en sépare. Les motifs du retrait, de la rupture, de la transcendance et de l’intériorité radicale qui caractérisent la vie mystique, paraissent déjà difficilement conciliables avec les dimensions multiples du lien social et de la relation à autrui. Mais lorsque l’ascèse, l’extase et la dépossession de soi se conjuguent avec la transgression des normes morales, la mystique n’est pas loin d’un véritable nihilisme éthique. Et pourtant on peut dire sans exagération qu’elle manifeste sous une forme radicale les fondements de toute vie éthique.

L’approfondissement de l’existence vers son principe, la recherche de l’union et de la communion, l’ouverture à l’Autre, la puissance d’action et de création libérées par le sentiment mystique, s’affirment en effet comme des ressources essentielles de l’agir moral. Alors, “morale ouverte” ou éthique impraticable ? En mêlant les approches théoriques et monographiques, en faisant dialoguer différentes disciplines (psychanalyse, philosophie, anthropologie, sciences des religions), cet ouvrage collectif répond à cette question et tente de définir un rapport à double sens entre une mystique qui serait au fondement de l’éthique, et une éthique qui constituerait la médiation et peut-être l’accomplissement de la mystique.