Des intervenants oeuvrant dans des établissements qui offrent des services dans les domaines de la santé, des services sociaux et de la petite enfance peuvent-ils construire un savoir éthique, en s’appuyant sur des échanges portant sur des situations qui les interrogent ? Quelle expérience particulière peuvent-ils alors faire de l’éthique ? Quels en sont les avantages et les limites ? Quelles en sont les conditions de réussite ? Voilà les principales interrogations à l’origine de cet ouvrage, qui veut rendre compte du travail accompli par quelques chercheurs québecois qui ont accompagné pendant quelques années quatre groupe d’intervenants en pratique sociale.
En s’inspirant de la démarche dialogique proposée dans cet ouvrage, les professionnels qui le désirent pourront continuer à la construction d’un savoir éthique, extrait de l’expérience du réel auquel ils se confrontent quotidiennement. Ils pourrons mieux dégager les enjeux éthiques en cause dans leurs pratiques pour en tirer quelques bénéfices, tant sur le plan du savoir-être que sur celui du savoir-faire.
Avant de s’engager dans le type d’expérience ici décrite, et évaluée tant par les participants que par les chercheurs qui les ont accompagnés, ils seront à même d’apprécier les objectifs particuliers de la démarche dialogique qui l’anime, sans minimiser les écueils et les contraintes particulières auxquels toute tentative de dialogue doit faire face dans les pratiques sociales.
Les évolutions profondes que connaît la structure familiale, qui sont liées, entre autres, aux progrès de la médecine (assistance médicale à la procréation, recul de l’âge du décès, etc.), à l’impact des nouvelles normes juridiques, aux mouvements de populations et aux interpénétrations culturelles, aux nouvelles technologies, à l’environnement, nécessitent de s’interroger sur l’évolution des représentations de la famille, de la nature des liens et des comportements en son sein, et sur les problématiques d’ordre éthique qui résultent de ces bouleversements.
C’est l’objectif des trois ouvrages « Éthique et Famille », conçus à l’initiative du Centre de recherche Sens, Éthique, Société (CERSES – UMR 8137), Université Paris Descartes, CNRS et de la Fondation Ostad Elahi – éthique et solidarité humaine. Ces ouvrages rassemblent des contributions au croisement des disciplines des sciences humaines et sociales (éthique, anthropologie, psychologie, droit, économie, sociologie, philosophie, etc.) et des sciences du vivant, et à dimension internationale (Brésil, Canada, Côte d’Ivoire, France, Italie).
Loin de prétendre à l’exhaustivité, ces volumes veulent seulement permettre le renouvellement des théories et de la recherche en éthique de la famille et tenter de cerner des raisonnements moraux, ou ce qui en tient lieu, dans des contextes hétérogènes – raisonnements souvent enchevêtrés avec d’autres considérations normatives et factuelles. À terme, l’enjeu de cette réflexion est l’ouverture du débat moral à autre chose qu’une polarisation autour de positions de principes, et notamment à la complexité du raisonnement moral en contexte.
Ce premier tome aborde plusieurs thématiques : l’Éthique et la Famille, les Nouvelles formes familiales et les Rôles parentaux, la Vulnérabilité et la Responsabilité, l’Honneur, la Crainte, et la Violence.
L’éthique n’est pas le domaine réservé d’êtres d’exception, ayant su consacrer toute leur existence au service de leurs semblables ; elle est l’affaire de tous, de tous ceux qui se soucient des autres – que ce soit au travail, en famille, ou dans d’autres contextes – au cœur de leurs activités et occupations quotidiennes.
Les récits de vie, paroles d’anonymes recueillis dans cet ouvrage en témoignent : il appartient à chacun, à travers des gestes aux apparences parfois anodines, d’agir en bien… ou en mal, d’agir avec humanité ou de contribuer à la souffrance d’autrui. En illustrant des manières plurielles de faire du bien ou du mal à ceux qui nous entourent, proches ou inconnus, ces anecdotes éclairent de manière sobre et vivante un versant souvent méconnu de nos actes : leur impact heureux ou malheureux sur la conscience d’autrui. « On y découvre ainsi qu’agir en bien ne contribue pas seulement à réjouir momentanément autrui, mais que cela peut induire en lui un processus de transformation et l’inspirer à faire écho à cette bonté première. »
Ce livre se présente comme un guide de formation en éthique à l’intention des personnes engagées dans des organismes offrant des services de santé et des services sociaux, plus particulièrement auprès des personnes présentant une déficience intellectuelle. Il a été rédigé par des universitaires en étroite collaboration avec des milieux de pratiques afin de dégager les principaux problèmes d’ordre éthique que l’on y rencontre.
L’ouvrage propose une démarche de type dialogique, visant à développer la réflexion et le souci éthiques dans les pratiques d’intervention, de soutien clinique et de gestion. Le programme de formation qu’on y retrouve se déplie en six modules poursuivant des objectifs particuliers. On y aborde les thèmes suivants: les liens entre la morale, la déontologie et l’éthique, les enjeux éthiques soulevés par la complexité des pratiques en déficience intellectuelle, la responsabilité partagée et ses exigences éthiques. On y propose également une méthode d’analyse des problèmes éthiques rencontrés dans la pratique et quelques suggestions pour soutenir le développement du souci éthique dans les organisations.
S’adressant à des professionnels, conseillers cliniques et gestionnaires, sensibilisés à l’importance de l’éthique et à son aspect incontournable, cet ouvrage leur permet de construire un savoir éthique articulant la théorie à la pratique, dans la résolution des problèmes complexes qu’ils rencontrent au quotidien.
Articles de presse
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Le Journal du Sida, n° 179, septembre-octobre 2005
Vulu, Dernières parutions p.33
journaldusida.org
Ce livre est le résultat d’une recherche qualitative menée auprès de praticiens et de praticiennes qui interviennent auprès de la famille, principalement dans des Centres jeunesse et des Centres locaux de services communautaires du Québec, comme travailleurs sociaux, psychologues, éducateurs, etc. L’objectif visé consistait en l’identification des principaux enjeux éthiques auxquels la pratique d’intervention confronte ces personnes. À partir des discours des intervenants, l’équipe de recherche a construit cet outil de réflexion éthique. Il peut par ailleurs être fort utile dans le cadre de la formation des intervenants professionnels et sociaux, pour problématiser la pratique clinique.
L’ouvrage est divisé en quatre parties. Une première rend compte de la façon dont les intervenants conçoivent leur travail auprès des familles, particulièrement en contexte légal ; dans une deuxième partie, les auteurs traitent des principales représentations des familles telles qu’elles sont véhiculées par les intervenants; une troisième est consacrée à l’univers axiologique de ces derniers et des conflits de valeur qui peuvent surgir dans leurs pratiques ; enfin, la dernière partie traite du passage d’une pratique portée par un idéal de départ vers une pratique « réfléchie », c’est-à-dire où cet idéal est revu en fonction d’un savoir construit au sein de l’expérience.
Cet ouvrage se veut un outil pragmatique, permettant à toute personne intervenant auprès des familles d’ouvrir ou de poursuivre une réflexion éthique sur sa pratique. On y trouvera, outre des études de discours et de situations, des propositions concrètes d’ateliers de travail permettant d’approfondir les enjeux éthiques dégagés par l’analyse.